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Thomas Joe Miller El

Tous les matins, aux environs de 3h10, on entend le chariot de nourriture du couloir de la mort qui roule dans chacune des allées nommées respectivement par les lettres

A,B,C,D,E,F. Chaque allée contient 84 détenus et se compose de six sections également représentées par les lettres A,B,C,D,E,F.

Il y a 14 cellules dans chaque section, divisée en deux rangées à l'extrémité desquelles se trouve une douche. Quand le chariot arrive, les gardiens (2 en général et accompagnés d'un prisonnier) le remplissent de 7 plateaux. Parfois ils utilisent 2 chariots pour 14 plateaux.

Les gardiens se dirigent alors vers les sections et annoncent à qui voudra entendre : "C'est l'heure de la bouffe, allumez vos lumières et asseyez vous sur vos banquettes !"

 
 

Que tu le veuilles ou non, l'officier va te réveiller et te demander si tu as faim. Certains t'adressent la parole comme si tu n'étais qu'un chien ; "Vas t'asseoir". Les officiers ouvrent ensuite une sorte de fenêtre dans la porte en métal et, avec une barre en acier, ils poussent le plateau en te lançant un "Viens chercher !" Certains gardiens te demandent d'allumer ta lumière et de t'asseoir sur ta banquette et d'autres ne se donnent pas cette peine, ils te demandent juste : "Toi, tu vas manger ?".

La nourriture est en général froide ou à peine tiède et exposée aux germes. Autant dire qu'il y a peu de gardes assez soucieux de notre santé pour porter des filets sur leurs cheveux.

Tout ce rituel est sensé servir à leur protection, soit, mais pourquoi alors quand ils reviennent pour reprendre les plateaux (environ 15 minutes plus tard), ils n'émettent plus un son, même si ta lumière est éteinte et attrapent le plateau que tu leur tends ?

Une gardienne qui travaillait la nuit et servait des repas était atteinte d'une forme d'herpès qui, à force, était devenue tellement virulent que ses mains étaient couvertes des plaies ouvertes. Compte tenu de la grande facilité de contagion de ce virus, un prisonnier s'en est plaint à un gardien de grade supérieur et il s'est entendu répondre que de rater un repas ne lui ferait pas de mal. ...Le petit-déjeuner est à 3h10, le déjeuner à 10h15 et le souper à 16h.

Aux premières et dernières cellules de chaque section se trouve une porte métallique de transit pour accéder aux autres sections.

La plupart des gardiens claquent constamment cette porte aussi fort que leurs muscles le permettent et cela toutes les heures aussi bien de jour que de nuit. Quand la porte claque, cela réveille toute la section et il faudrait vraiment être un sacré dormeur pour rester assoupi.

En tant que résident de la dernière cellule de ma section, j'observe les gardiens s'adonner à ce jeu. Une fois la porte violemment claquée, ils s'approchent de ma cellule afin d'être tout à fait certains que cela m'a bien réveillé.

Non seulement ma cellule est aux premières loges des portes qui claquent mais en plus, elle se situe à l'ouest du bâtiment. L'été passé, au coucher du soleil, le mur en briques de ma cellule était tellement brûlant que je ne pouvais plus me coucher sur ma banquette à moins de risquer de faire frire mon corps. La température intérieure pouvait atteindre 42 degrés et il fallait parfois attendre 22 ou 23 heures pour que les murs de l'enceinte en béton relâchent enfin la chaleur emmagasinée. L'été, la ventilation est quasiment inexistante, toutefois, paradoxalement, plus il fait froid dehors, plus la ventilation tourne. C'est alors la lutte pour essayer de maintenir la température de son corps.

Vers 5h50 du matin, le gardien arrive pour la vérification et le décompte des occupants des cellules. Le fonctionnaire de piquet allume la lumière dans la section inspectée et, une fois la tâche du gardien accomplie, le piquet est supposé éteindre cette lumière agressive. Une fois de plus, certains gardiens se gardent bien de le faire et ce, jusqu'à ce que les prisonniers se mettent à hurler et à cogner contre les portes de leurs cellules.

Nous avons le droit de passer seulement 1 heure hors de notre cellule à raison de 5 jours par semaine dans une salle où se trouvent un tapis et une barre d'exercices, une table en acier, un évier et un linge. Les 2 autres jours, nous nous rendons dans une salle qui n'a pas de plafond. Dans celle-ci, il y a un ballon de basket avec son panier et également une barre d'exercices.

Avant de quitter nos cellules (idem pour la salle de récréation), nous devons nous dévêtir entièrement pour la fouille. Une fois rhabillé, nous devons nous retourner et nous poster dos contre l'ouverture métallique de la porte, nous accroupir et tendre nos mains vers l'arrière à travers l'ouverture pour que les gardiens puissent nous passer les menottes.

A ce moment certains gardiens profitent de la situation pour tirer sur nos membres enchaînés quand ils nous empoignent afin de nous escorter vers nos cellules.

Généralement, environ 1 heure après la récréation, on nous emmène à la douche. Cependant, la plupart du temps, il n'en n'est rien ou alors beaucoup plus tard dans la soirée ou même dans la nuit.

Récemment, un détenu afro-américain a été ramené de la récréation par un grand gardien blanc très costaud. Il lui avait tellement serré les menottes que le détenu a fini par lui demander pourquoi il faisait cela. Le gardien, irrité par sa question le jeta alors à même le sol en béton. Plus tard, il écrivit un rapport contre le prisonnier sous prétexte que ce dernier avait refusé d'obtempérer et celui-ci s'est vu imposer notamment une restriction à l'accès au magasin en guise de sanction.

Un autre gardien blanc, alors qu'il escortait également un prisonnier afro-américain menotté dans le dos à la douche, lui assena un grand coup sur la tête et le jeta violemment à terre. Quand d'autres gardiens débarquèrent, ils ne firent que répéter les mêmes gestes de violence sur le prisonnier. Quoi qu'il advienne, les gardiens ont toujours raison, peu importe la situation, ils auront toujours gain de cause.

Une fois tous les 10 jours, en plus de l'habituel "mise sans dessus-dessous" des cellules, le major m'envoie deux gardiens blancs dans le but de détruire tout ce que je possède. Un jour, alors qu'ils étaient occupés à tout ravager et choqué de voir ces gens s'acharner sur mon sort sans aucune raison valable, j'ai décidé de faire part de ma stupéfaction au major. En réponse, celui-ci m'informa que j'étais suspecté de faire partie d'un gang de la prison et qu'ils continueraient à détruire mes affaires tant que je ne pourrai pas lui prouver le contraire. Pourtant, je n'ai jamais fait partie d'un gang quel qu'il soit, ce que sait parfaitement le major. En outre, étant enfermé seul dans une cellule 23 heures par jour, il faudrait que je sois un super héros pour pouvoir créer un gang dans de telles conditions. De plus, depuis que ma demande en appel a été rejetée, j'étudie la loi et lis du matériel à caractère légal pratiquement jour et nuit, ce qui peut aisément être constaté lorsqu'on vient me voir dans ma cellule.

Etant afro-américain, je sais que tout sera entrepris pour me harceler, pour me rendre fou.

Un jour, j'ai posé la question à un gardien noir quant à savoir pourquoi je subissais pareil traitement. Il m'a répondu que nous nous trouvions dans le Comté de Polk (un comté tellement raciste dans l'Etat du Texas que cela dépasse tout ce que l'on peut imaginer). C'est d'ailleurs pour cette raison que lui-même rentre directement chez lui à la fin de son service et inversement au travail sans faire une escale où que ce soit sur son trajet.

De plus, mon cas étant un "high profile", une affaire sensible, les autorités ne veulent pas voir ressurgir des Gary Graham à la surface (Gary Graham était un afro-américain qui a été exécuté dans cette même prison en juin 2000 et qui a remué l'Amérique entière en se battant contre la peine capitale qui lui a été infligée à tort. Cet homme a fait des déclarations et clamé son innocence jusqu'à la dernière seconde de sa vie). Enfin, le fait que je ne mange pas de porc démontre ma religion, ce qui a certainement également beaucoup à voir avec toute l'agitation et le harcèlement perpétuels faits autour de moi.

Un gardien blanc qui est depuis peu monté en grade avait pris l'habitude de m'appeler "big boy" (ce qui en français serait un peu comme petit gars ou fiston). J'ai fini par lui demander combien de temps au juste il fallait pour devenir un homme dans cette prison. Il m'a répondu que j'étais grand comme son père et qu'il avait l'habitude de l'appeler ainsi... Voilà qui me fait une belle jambe !

La haine est tellement intense et puissante ici dans l'unité de Terrell (maintenant appelée Allen B. Polunsky Unit) que tu peux en ressentir les vibrations sans même que les gardiens n'aient prononcé le moindre mot.

Le courrier est généralement distribué le matin vers 7 heures et c'est le moment le plus important de la journée, à l'exception de l'approvisionnement au magasin, pour ceux qui peuvent se le permettre. Certains gardiens vont retenir le courrier jusqu'à 9 heures, simplement par plaisir et pour jouer de leur supériorité sur les prisonniers.

Les traitements médicaux sont tellement dérisoires que je ne les réclame même plus.

Les consultations médicales coûtent 3 dollars et franchement, pour y être allé 3 fois je n'ai jamais vu un docteur. A une occasion, j'ai tout de même manifesté mon mécontentement quant à devoir payer pour simplement expliquer à l'infirmière ce qui n'allait pas et pour ne pas bénéficier d'un suivi. D'autres détenus se sont souvent plaints des prestations du médecin qui de toute façon ignore ce qu'on lui dit et finit toujours par ne rien diagnostiquer.

A titre d'exemple, une infirmière est venue dans ma cellule pour me faire un test de la tuberculose qui devait être contrôlé 2 ou 3 jours plus tard pour qu'il soit validé. Je n'ai pas revu cette infirmière depuis maintenant 3 mois...

La seule chose que tu as dans ta cellule et qui te permet de rester plus au moins sain d'esprit et te donne une idée de ce qui se passe dans le reste du monde, c'est la radio (que l'on est obligé d'utiliser avec des écouteurs, si on peut se les payer).

Si par malheur tes écouteurs tombent en panne, ce qui arrive inévitablement peu de temps après leur acquisition (ils sont conçus pour ça), il faudra remplir une fiche bleue pour pouvoir en acheter d'autres. Pour pouvoir recevoir de nouveaux écouteurs, il faut renvoyer les anciens en échange standard. Les commandes spéciales comme celle-ci sont autorisées 1 fois toutes les 2 semaines.

Si les gardiens récupèrent tes anciens écouteurs dans la deuxième semaine après les avoir achetés, il te faudra attendre au moins 10 jours pour recevoir une nouvelle paire et uniquement si la fameuse fiche bleue a été approuvée (ce qui en général ne l'est pas). Tu restes alors pendant 2 semaines supplémentaires à ne rien entendre d'autre que les portes qui claquent.

Si il est décidé que nous devons rester bloqués dans nos cellules, ce qui arrive tout le temps, nous ne pourrons pas nous rendre au magasin et quand nous y serons autorisés, il n'y aura plus d'écouteurs en stock. J'ai vu certains gars rester jusqu'à 3 mois sans pouvoir écouter les nouvelles ou de la musique. .... Ben tiens, les miens viennent de rendre l'âme, j'espère que j'aurai l'argent suffisant pour m'en racheter d'autres et surtout que je ne l'aurai pas dépensé avant qu'ils ne m'autorisent à m'en procurer.

Cette sensation d'être totalement démuni fait que beaucoup d'entre nous perdent la tête et le sens de la réalité et en arrivent à s'accuser les uns et les autres de toutes sortes de choses. Voilà ce que finit par engendrer le genre de traitement que l'on inflige à un être humain. Au lieu de pouvoir être productif en communiquant les uns avec les autres sur des problèmes légaux, (chaque prisonnier peut travailler pour sa défense en compulsant des textes légaux par ex.) car certains n'ont pas la moindre idée de ce qui se passe, la journée se résume à essayer de garder son esprit sain et sauf.

Il est possible de faire une demande pour avoir une visite à caractère légal avec les autres prisonniers mais, pour un afro-américain, les chances que cela soit accordé sont très faibles. J'avais déposé une demande pour voir un détenu blanc qui a une grande connaissance sur le droit quand mon appel a été rejeté alors que j'avais seulement 15 jours pour donner une réponse à la Cour. La femme (blanche) qui s'occupe de donner ces autorisations me l'a refusée en invoquant des raisons de sécurité. Ceci implique que je n'ai pas eu le droit de recevoir des visites à but légal avec d'autres prisonniers car j'étais considéré comme représentant un risque pouvant mettre en danger les règles de sécurité. Pourtant, la cage qui sert de local pour ces visites est plus sécurisée que la cour de récréation elle-même. Il n'y a donc aucune raison valable pour empêcher l'opportunité qui se présente à quiconque de se renseigner sur ses droits et sur les circonstances qui se rapportent à son cas.

En d'autres termes, ceux qui ne connaissent pas les lois et qui dépendent des avocats commis d'office par la Cour, avocats qui travaillent pour la Cour (et qui donc ne feront que favoriser l'issue d'une exécution), n'ont aucune chance de s'en sortir vivant. Certains ne savent ni lire, ni écrire et ne comprennent en conséquence pas ce qui est inscrit sur les papiers qui leur sont présentés. Il y en a qui ne parlent même pas l'anglais.

J'ai travaillé dans l'unité d'Ellis (dans l'atelier de confection) 8 des 15 années que j'ai passées dans le couloir de la mort. Chaque matin, le personnel me donnait une paire de ciseaux et/ou un tournevis.

A cette époque, nous étions une centaine de prisonniers condamnés à mort, ainsi que plusieurs femmes, tous supervisés par trois gardiens pendant que nous fabriquions leurs uniformes sans être payés. Pendant ce temps, le système pénitencier se faisait des millions de dollars sur le dos des détenus... Je ne représentais alors pas un risque quand on avait besoin de moi...

Depuis que Georges Bush a été élu président et que 7 prisonniers ont étés rattrapés de cavale, nous sommes traités comme des bêtes. Sur les 15 ans que j'ai passés dans le couloir de la mort, une vingtaine de condamnés ont essayé de s'échapper dont un, vers un lieu où si j'avais voulu, j'aurais pu moi même tenter de m'enfuir ....je n'en ai pourtant rien fait. Actuellement je suis sensé représenter un tel risque que je ne peux même plus recevoir de visites à titre légal pour mieux me préparer et aider mon avocat à prouver mon innocence et à sauver ma vie.

Tout ce que je raconte depuis le début crée en moi une sensation d'impuissance et de désespoir, sans compter la privation de sommeil et le harcèlement intempestif de ces gardiens racistes. Finalement, ceci me laisse me demander (tout comme d'autres prisonniers) si la mort elle-même serait vraiment pire qu'une existence aussi humiliante, déshonorante et avilissante. Pour qu'un être humain préfère la mort à la vie, c'est que quelque chose ne tourne pas rond.

4 prisonniers ont abandonné leur demande en appel l'année dernière et 2 cette année car les avocats commis d'office essayent souvent de convaincre leurs clients de ne pas faire appel.

La chose la plus étrange est que certains gardes affirment que nous allons avoir une récréation de groupe limitée et que nous allons avoir un autre programme de travail après les élections. Cela veut dire que le gouverneur Georges Bush Jr. est encore une fois de plus en train d'utiliser les vies de condamnés comme une enchère politique pour son élection aux présidentielles.

Avant l'exécution de Gary Graham, la Cour fixait les dates d'exécution les troisième, quatrième et cinquième jours de la semaine. Ce procédé ayant reçu un avis négatif de la part de la population après l'histoire de Gary Graham, le rythme des exécutions a été ramené à une par mois, jusqu'aux élections.

Il y a environ 45 jours, les fonctionnaires de la prison ont débarqué dans le couloir de la mort. Ils ont pris nos coupe-ongles et annoncé qu'ils allaient désormais nous les couper eux-même et ce, pour une durée indéterminée, ceci, alors que les prisonniers se sont occupés de leurs propres ongles depuis 1924 ! Cependant, personne n'est jamais revenu pour cette tâche et maintenant nous n'avons plus notre matériel pour le faire. Il y a des prisonniers qui ont les ongles des pieds et des mains si longs qu'ils ressemblent à des griffes.

Occasionnellement, il y a des gradés afro-américains mais ceux-ci te traitent plus cruellement encore que le pire des racistes blancs afin d'être sûrs d'obtenir des points pour avoir effectué leur travail comme le désire le système (Ils cherchent la reconnaissance).

Comme nous n'avons le droit qu'à 1 heure de récréation hors de nos cellules, certains détenus développent de sérieux problèmes de santé tels que pression artérielle trop élevée, diabète etc. Etant donné que les opportunités de faire de l'exercice sont très limitées, certains prennent beaucoup de poids, ce qui donne l'impression à leurs visiteurs qu'ils sont en bonne santé.

Quand nous sommes enfermés sans récréation, nous recevons des sacs de nourriture pour deux ou trois semaines, le temps que le calme revienne dans les cellules. Les crêpes crues au beurre de cacahuètes sont mélangées avec tout ce qu'ils trouvent pour faire un sandwich. Pendant l'isolement, il n'y a pas de récréation et une douche seulement 3 fois par semaine est accordée.

La plupart des prisonniers ont des problèmes visuels car il n'y a pas moyen de regarder plus loin que l'espace extrêmement limité des cellules et de la petite salle de récréation. La fenêtre étroite de ma cellule n'offre rien de très attrayant; je ne peux voir qu'un immeuble qui, dressé à quelques mètres de celle-ci, me barre la vue. De plus, si vraiment j'avais envie de regarder à travers cette fenêtre, il faudrait que je me mette debout sur ma banquette tant elle est haute et pourtant, je mesure près de 2 mètres.

Si nous remplissons notre liste pour la commande au magasin de façon non-conforme aux exigences requises, celle-ci sera refusée. Il y a tellement de gars qui ne savent ni lire ni écrire ou d'autres atteints de troubles mentaux que les listes ne doivent pas être nombreuses. Certains étaient parfaitement sains d'esprit en arrivant ici; maintenant ils balancent leurs excréments sur les murs et se livrent à d'autres actions tout aussi aberrantes.

Si l'on t'inflige un rapport disciplinaire pour une raison ou une autre, il y a bien des chances pour que tu sois placé au niveau 2 ou 3. Ceci implique que tu n'auras pas l'occasion d'acheter des aliments au magasin, que toutes tes affaires et appareils électriques seront confisqués et que tu seras seul dans une cellule avec rien à lire ni à écouter pendant 6 mois voire une année.

Certains détenus sont poussés à bout, jusqu'à ce qu'ils soient suffisamment sous pression pour que cela justifie qu'ils soient placés aux niveaux 2 et 3.

Après chaque expédition dans le but de détruire le contenu de ma cellule, je ne reçois plus mon courrier pendant quelques jours et parfois, pendant plusieurs semaines. Même les journaux, si on a la chance d'en recevoir, sont quelquefois gardés une semaine avant d'être distribués et ce, surtout s'ils contiennent des articles qu'on aimerait que l'on ne lise pas.

Dans la salle de visite, tu n'as pas le droit de parler avec une autre personne que celle qui est venue te voir. Si un des détenus va être exécuté 1 ou 2 jours plus tard, on t'interdit d'être civil et de montrer le moindre signe d'humanité envers lui. Les gardiens travaillent dur pour te retirer ton humanité et ta civilité et finissent par te faire devenir l'animal qu'ils clament haut et fort que tu es afin de justifier les meurtres qu'ils commettent.

Tout est en place pour que l'on te tue mais tu n'as pas le droit de fumer ne serait-ce qu'une cigarette (il faut que tu sois exécuté en bonne santé) car si tu es surpris à le faire, tu seras directement envoyé au niveau 3, sans contacts humains autres que ceux des gardiens décidés à te faire craquer.

Dimanche, le 1er octobre 2000



 

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