Que tu le veuilles ou non, l'officier va te réveiller et te demander
si tu as faim. Certains t'adressent la parole comme si tu n'étais
qu'un chien ; "Vas t'asseoir". Les officiers ouvrent ensuite une sorte
de fenêtre dans la porte en métal et, avec une barre en acier, ils
poussent le plateau en te lançant un "Viens chercher !" Certains gardiens
te demandent d'allumer ta lumière et de t'asseoir sur ta banquette
et d'autres ne se donnent pas cette peine, ils te demandent juste
: "Toi, tu vas manger ?".
La nourriture est en général froide ou à peine tiède et exposée aux
germes. Autant dire qu'il y a peu de gardes assez soucieux de notre
santé pour porter des filets sur leurs cheveux.
Tout ce rituel est sensé servir à leur protection, soit, mais pourquoi
alors quand ils reviennent pour reprendre les plateaux (environ 15
minutes plus tard), ils n'émettent plus un son, même si ta lumière
est éteinte et attrapent le plateau que tu leur tends ?
Une gardienne qui travaillait la nuit et servait des repas était atteinte
d'une forme d'herpès qui, à force, était devenue tellement virulent
que ses mains étaient couvertes des plaies ouvertes. Compte tenu de
la grande facilité de contagion de ce virus, un prisonnier s'en est
plaint à un gardien de grade supérieur et il s'est entendu répondre
que de rater un repas ne lui ferait pas de mal. ...Le petit-déjeuner
est à 3h10, le déjeuner à 10h15 et le souper à 16h.
Aux premières et dernières cellules de chaque section se trouve une
porte métallique de transit pour accéder aux autres sections.
La plupart des gardiens claquent constamment cette
porte aussi fort que leurs muscles le permettent et cela toutes les
heures aussi bien de jour que de nuit. Quand la porte claque, cela
réveille toute la section et il faudrait vraiment être un sacré dormeur
pour rester assoupi.
En tant que résident de la dernière cellule de ma section, j'observe
les gardiens s'adonner à ce jeu. Une fois la porte violemment claquée,
ils s'approchent de ma cellule afin d'être tout à fait certains que
cela m'a bien réveillé.
Non seulement ma cellule est aux premières loges des portes qui claquent
mais en plus, elle se situe à l'ouest du bâtiment. L'été passé, au
coucher du soleil, le mur en briques de ma cellule était tellement
brûlant que je ne pouvais plus me coucher sur ma banquette à moins
de risquer de faire frire mon corps. La température intérieure pouvait
atteindre 42 degrés et il fallait parfois attendre 22 ou 23 heures
pour que les murs de l'enceinte en béton relâchent enfin la chaleur
emmagasinée. L'été, la ventilation est quasiment inexistante, toutefois,
paradoxalement, plus il fait froid dehors, plus la ventilation tourne.
C'est alors la lutte pour essayer de maintenir la température de son
corps.
Vers 5h50 du matin, le gardien arrive pour la vérification et le décompte
des occupants des cellules. Le fonctionnaire de piquet allume la lumière
dans la section inspectée et, une fois la tâche du gardien accomplie,
le piquet est supposé éteindre cette lumière agressive. Une fois de
plus, certains gardiens se gardent bien de le faire et ce, jusqu'à
ce que les prisonniers se mettent à hurler et à cogner contre les
portes de leurs cellules.
Nous avons le droit de passer seulement 1 heure hors de notre cellule
à raison de 5 jours par semaine dans une salle où se trouvent un tapis
et une barre d'exercices, une table en acier, un évier et un linge.
Les 2 autres jours, nous nous rendons dans une salle qui n'a pas de
plafond. Dans celle-ci, il y a un ballon de basket avec son panier
et également une barre d'exercices.
Avant de quitter nos cellules (idem pour la salle de récréation),
nous devons nous dévêtir entièrement pour la fouille. Une fois rhabillé,
nous devons nous retourner et nous poster dos contre l'ouverture métallique
de la porte, nous accroupir et tendre nos mains vers l'arrière à travers
l'ouverture pour que les gardiens puissent nous passer les menottes.
A ce moment certains gardiens profitent de la situation pour tirer
sur nos membres enchaînés quand ils nous empoignent afin de nous escorter
vers nos cellules.
Généralement, environ 1 heure après la récréation, on nous emmène
à la douche. Cependant, la plupart du temps, il n'en n'est rien ou
alors beaucoup plus tard dans la soirée ou même dans la nuit.
Récemment, un détenu afro-américain a été ramené de la récréation
par un grand gardien blanc très costaud. Il lui avait tellement serré
les menottes que le détenu a fini par lui demander pourquoi il faisait
cela. Le gardien, irrité par sa question le jeta alors à même le sol
en béton. Plus tard, il écrivit un rapport contre le prisonnier sous
prétexte que ce dernier avait refusé d'obtempérer et celui-ci s'est
vu imposer notamment une restriction à l'accès au magasin en guise
de sanction.
Un autre gardien blanc, alors qu'il escortait également un prisonnier
afro-américain menotté dans le dos à la douche, lui assena un grand
coup sur la tête et le jeta violemment à terre. Quand d'autres gardiens
débarquèrent, ils ne firent que répéter les mêmes gestes de violence
sur le prisonnier. Quoi qu'il advienne, les gardiens ont toujours
raison, peu importe la situation, ils auront toujours gain de cause.
Une fois tous les 10 jours, en plus de l'habituel "mise sans dessus-dessous"
des cellules, le major m'envoie deux gardiens blancs dans le but de
détruire tout ce que je possède. Un jour, alors qu'ils étaient occupés
à tout ravager et choqué de voir ces gens s'acharner sur mon sort
sans aucune raison valable, j'ai décidé de faire part de ma stupéfaction
au major. En réponse, celui-ci m'informa que j'étais suspecté de faire
partie d'un gang de la prison et qu'ils continueraient à détruire
mes affaires tant que je ne pourrai pas lui prouver le contraire.
Pourtant, je n'ai jamais fait partie d'un gang quel qu'il soit, ce
que sait parfaitement le major. En outre, étant enfermé seul dans
une cellule 23 heures par jour, il faudrait que je sois un super héros
pour pouvoir créer un gang dans de telles conditions. De plus, depuis
que ma demande en appel a été rejetée, j'étudie la loi et lis du matériel
à caractère légal pratiquement jour et nuit, ce qui peut aisément
être constaté lorsqu'on vient me voir dans ma cellule.
Etant afro-américain, je sais que tout sera entrepris pour me harceler,
pour me rendre fou.
Un jour, j'ai posé la question à un gardien noir quant à savoir pourquoi
je subissais pareil traitement. Il m'a répondu que nous nous trouvions
dans le Comté de Polk (un comté tellement raciste dans l'Etat du Texas
que cela dépasse tout ce que l'on peut imaginer). C'est d'ailleurs
pour cette raison que lui-même rentre directement chez lui à la fin
de son service et inversement au travail sans faire une escale où
que ce soit sur son trajet.
De plus, mon cas étant un "high profile", une affaire sensible, les
autorités ne veulent pas voir ressurgir des Gary Graham à la surface
(Gary Graham était un afro-américain qui a été exécuté dans cette
même prison en juin 2000 et qui a remué l'Amérique entière en se battant
contre la peine capitale qui lui a été infligée à tort. Cet homme
a fait des déclarations et clamé son innocence jusqu'à la dernière
seconde de sa vie). Enfin, le fait que je ne mange pas de porc démontre
ma religion, ce qui a certainement également beaucoup à voir avec
toute l'agitation et le harcèlement perpétuels faits autour de moi.
Un gardien blanc qui est depuis peu monté en grade avait pris l'habitude
de m'appeler "big boy" (ce qui en français serait un peu comme petit
gars ou fiston). J'ai fini par lui demander combien de temps au juste
il fallait pour devenir un homme dans cette prison. Il m'a répondu
que j'étais grand comme son père et qu'il avait l'habitude de l'appeler
ainsi... Voilà qui me fait une belle jambe !
La haine est tellement intense et puissante ici dans l'unité de Terrell
(maintenant appelée Allen B. Polunsky Unit) que tu peux en ressentir
les vibrations sans même que les gardiens n'aient prononcé le moindre
mot.
Le courrier est généralement distribué le matin vers 7 heures et c'est
le moment le plus important de la journée, à l'exception de l'approvisionnement
au magasin, pour ceux qui peuvent se le permettre. Certains gardiens
vont retenir le courrier jusqu'à 9 heures, simplement par plaisir
et pour jouer de leur supériorité sur les prisonniers.
Les traitements médicaux sont tellement dérisoires que je ne les réclame
même plus.
Les consultations médicales coûtent 3 dollars et franchement, pour
y être allé 3 fois je n'ai jamais vu un docteur. A une occasion, j'ai
tout de même manifesté mon mécontentement quant à devoir payer pour
simplement expliquer à l'infirmière ce qui n'allait pas et pour ne
pas bénéficier d'un suivi. D'autres détenus se sont souvent plaints
des prestations du médecin qui de toute façon ignore ce qu'on lui
dit et finit toujours par ne rien diagnostiquer.
A titre d'exemple, une infirmière est venue dans ma cellule pour me
faire un test de la tuberculose qui devait être contrôlé 2 ou 3 jours
plus tard pour qu'il soit validé. Je n'ai pas revu cette infirmière
depuis maintenant 3 mois...
La seule chose que tu as dans ta cellule et qui te permet de rester
plus au moins sain d'esprit et te donne une idée de ce qui se passe
dans le reste du monde, c'est la radio (que l'on est obligé d'utiliser
avec des écouteurs, si on peut se les payer).
Si par malheur tes écouteurs tombent en panne, ce qui arrive inévitablement
peu de temps après leur acquisition (ils sont conçus pour ça), il
faudra remplir une fiche bleue pour pouvoir en acheter d'autres. Pour
pouvoir recevoir de nouveaux écouteurs, il faut renvoyer les anciens
en échange standard. Les commandes spéciales comme celle-ci sont autorisées
1 fois toutes les 2 semaines.
Si les gardiens récupèrent tes anciens écouteurs dans la deuxième
semaine après les avoir achetés, il te faudra attendre au moins 10
jours pour recevoir une nouvelle paire et uniquement si la fameuse
fiche bleue a été approuvée (ce qui en général ne l'est pas). Tu restes
alors pendant 2 semaines supplémentaires à ne rien entendre d'autre
que les portes qui claquent.
Si il est décidé que nous devons rester bloqués dans nos cellules,
ce qui arrive tout le temps, nous ne pourrons pas nous rendre au magasin
et quand nous y serons autorisés, il n'y aura plus d'écouteurs en
stock. J'ai vu certains gars rester jusqu'à 3 mois sans pouvoir écouter
les nouvelles ou de la musique. .... Ben tiens, les miens viennent
de rendre l'âme, j'espère que j'aurai l'argent suffisant pour m'en
racheter d'autres et surtout que je ne l'aurai pas dépensé avant qu'ils
ne m'autorisent à m'en procurer.
Cette sensation d'être totalement démuni fait que beaucoup d'entre
nous perdent la tête et le sens de la réalité et en arrivent à s'accuser
les uns et les autres de toutes sortes de choses. Voilà ce que finit
par engendrer le genre de traitement que l'on inflige à un être humain.
Au lieu de pouvoir être productif en communiquant les uns avec les
autres sur des problèmes légaux, (chaque prisonnier peut travailler
pour sa défense en compulsant des textes légaux par ex.) car certains
n'ont pas la moindre idée de ce qui se passe, la journée se résume
à essayer de garder son esprit sain et sauf.
Il est possible de faire une demande pour avoir une visite à caractère
légal avec les autres prisonniers mais, pour un afro-américain, les
chances que cela soit accordé sont très faibles. J'avais déposé une
demande pour voir un détenu blanc qui a une grande connaissance sur
le droit quand mon appel a été rejeté alors que j'avais seulement
15 jours pour donner une réponse à la Cour. La femme (blanche) qui
s'occupe de donner ces autorisations me l'a refusée en invoquant des
raisons de sécurité. Ceci implique que je n'ai pas eu le droit de
recevoir des visites à but légal avec d'autres prisonniers car j'étais
considéré comme représentant un risque pouvant mettre en danger les
règles de sécurité. Pourtant, la cage qui sert de local pour ces visites
est plus sécurisée que la cour de récréation elle-même. Il n'y a donc
aucune raison valable pour empêcher l'opportunité qui se présente
à quiconque de se renseigner sur ses droits et sur les circonstances
qui se rapportent à son cas.
En d'autres termes, ceux qui ne connaissent pas les lois et qui dépendent
des avocats commis d'office par la Cour, avocats qui travaillent pour
la Cour (et qui donc ne feront que favoriser l'issue d'une exécution),
n'ont aucune chance de s'en sortir vivant. Certains ne savent ni lire,
ni écrire et ne comprennent en conséquence pas ce qui est inscrit
sur les papiers qui leur sont présentés. Il y en a qui ne parlent
même pas l'anglais.
J'ai travaillé dans l'unité d'Ellis (dans l'atelier de confection)
8 des 15 années que j'ai passées dans le couloir de la mort. Chaque
matin, le personnel me donnait une paire de ciseaux et/ou un tournevis.
A cette époque, nous étions une centaine de prisonniers condamnés
à mort, ainsi que plusieurs femmes, tous supervisés par trois gardiens
pendant que nous fabriquions leurs uniformes sans être payés. Pendant
ce temps, le système pénitencier se faisait des millions de dollars
sur le dos des détenus... Je ne représentais alors pas un risque quand
on avait besoin de moi...
Depuis que Georges Bush a été élu président et que 7 prisonniers ont
étés rattrapés de cavale, nous sommes traités comme des bêtes. Sur
les 15 ans que j'ai passés dans le couloir de la mort, une vingtaine
de condamnés ont essayé de s'échapper dont un, vers un lieu où si
j'avais voulu, j'aurais pu moi même tenter de m'enfuir ....je n'en
ai pourtant rien fait. Actuellement je suis sensé représenter un tel
risque que je ne peux même plus recevoir de visites à titre légal
pour mieux me préparer et aider mon avocat à prouver mon innocence
et à sauver ma vie.
Tout ce que je raconte depuis le début crée en moi une sensation d'impuissance
et de désespoir, sans compter la privation de sommeil et le harcèlement
intempestif de ces gardiens racistes. Finalement, ceci me laisse me
demander (tout comme d'autres prisonniers) si la mort elle-même serait
vraiment pire qu'une existence aussi humiliante, déshonorante et avilissante.
Pour qu'un être humain préfère la mort à la vie, c'est que quelque
chose ne tourne pas rond.
4 prisonniers ont abandonné leur demande en appel l'année dernière
et 2 cette année car les avocats commis d'office essayent souvent
de convaincre leurs clients de ne pas faire appel.
La chose la plus étrange est que certains gardes affirment que nous
allons avoir une récréation de groupe limitée et que nous allons avoir
un autre programme de travail après les élections. Cela veut dire
que le gouverneur Georges Bush Jr. est encore une fois de plus en
train d'utiliser les vies de condamnés comme une enchère politique
pour son élection aux présidentielles.
Avant l'exécution de Gary Graham, la Cour fixait les dates d'exécution
les troisième, quatrième et cinquième jours de la semaine. Ce procédé
ayant reçu un avis négatif de la part de la population après l'histoire
de Gary Graham, le rythme des exécutions a été ramené à une par mois,
jusqu'aux élections.
Il y a environ 45 jours, les fonctionnaires de la prison ont débarqué
dans le couloir de la mort. Ils ont pris nos coupe-ongles et annoncé
qu'ils allaient désormais nous les couper eux-même et ce, pour une
durée indéterminée, ceci, alors que les prisonniers se sont occupés
de leurs propres ongles depuis 1924 ! Cependant, personne n'est jamais
revenu pour cette tâche et maintenant nous n'avons plus notre matériel
pour le faire. Il y a des prisonniers qui ont les ongles des pieds
et des mains si longs qu'ils ressemblent à des griffes.
Occasionnellement, il y a des gradés afro-américains mais ceux-ci
te traitent plus cruellement encore que le pire des racistes blancs
afin d'être sûrs d'obtenir des points pour avoir effectué leur travail
comme le désire le système (Ils cherchent la reconnaissance).
Comme nous n'avons le droit qu'à 1 heure de récréation hors de nos
cellules, certains détenus développent de sérieux problèmes de santé
tels que pression artérielle trop élevée, diabète etc. Etant donné
que les opportunités de faire de l'exercice sont très limitées, certains
prennent beaucoup de poids, ce qui donne l'impression à leurs visiteurs
qu'ils sont en bonne santé.
Quand nous sommes enfermés sans récréation, nous recevons des sacs
de nourriture pour deux ou trois semaines, le temps que le calme revienne
dans les cellules. Les crêpes crues au beurre de cacahuètes sont mélangées
avec tout ce qu'ils trouvent pour faire un sandwich. Pendant l'isolement,
il n'y a pas de récréation et une douche seulement 3 fois par semaine
est accordée.
La plupart des prisonniers ont des problèmes visuels car il n'y a
pas moyen de regarder plus loin que l'espace extrêmement limité des
cellules et de la petite salle de récréation. La fenêtre étroite de
ma cellule n'offre rien de très attrayant; je ne peux voir qu'un immeuble
qui, dressé à quelques mètres de celle-ci, me barre la vue. De plus,
si vraiment j'avais envie de regarder à travers cette fenêtre, il
faudrait que je me mette debout sur ma banquette tant elle est haute
et pourtant, je mesure près de 2 mètres.
Si nous remplissons notre liste pour la commande au magasin de façon
non-conforme aux exigences requises, celle-ci sera refusée. Il y a
tellement de gars qui ne savent ni lire ni écrire ou d'autres atteints
de troubles mentaux que les listes ne doivent pas être nombreuses.
Certains étaient parfaitement sains d'esprit en arrivant ici; maintenant
ils balancent leurs excréments sur les murs et se livrent à d'autres
actions tout aussi aberrantes.
Si l'on t'inflige un rapport disciplinaire pour une raison ou une
autre, il y a bien des chances pour que tu sois placé au niveau 2
ou 3. Ceci implique que tu n'auras pas l'occasion d'acheter des aliments
au magasin, que toutes tes affaires et appareils électriques seront
confisqués et que tu seras seul dans une cellule avec rien à lire
ni à écouter pendant 6 mois voire une année.
Certains détenus sont poussés à bout, jusqu'à ce qu'ils soient suffisamment
sous pression pour que cela justifie qu'ils soient placés aux niveaux
2 et 3.
Après chaque expédition dans le but de détruire le contenu de ma cellule,
je ne reçois plus mon courrier pendant quelques jours et parfois,
pendant plusieurs semaines. Même les journaux, si on a la chance d'en
recevoir, sont quelquefois gardés une semaine avant d'être distribués
et ce, surtout s'ils contiennent des articles qu'on aimerait que l'on
ne lise pas.
Dans la salle de visite, tu n'as pas le droit de parler avec une autre
personne que celle qui est venue te voir. Si un des détenus va être
exécuté 1 ou 2 jours plus tard, on t'interdit d'être civil et de montrer
le moindre signe d'humanité envers lui. Les gardiens travaillent dur
pour te retirer ton humanité et ta civilité et finissent par te faire
devenir l'animal qu'ils clament haut et fort que tu es afin de justifier
les meurtres qu'ils commettent.
Tout est en place pour que l'on te tue mais tu n'as pas le droit de
fumer ne serait-ce qu'une cigarette (il faut que tu sois exécuté en
bonne santé) car si tu es surpris à le faire, tu seras directement
envoyé au niveau 3, sans contacts humains autres que ceux des gardiens
décidés à te faire craquer.
Dimanche, le 1er octobre 2000