> Les procès criminels sont faillibles. Beaucoup de personnes
condamnées à mort ont ensuite été innocentées, parfois quelques minutes
seulement avant l'heure de leur exécution. D'autres sont morts avant
qu'ils aient pu être disculpés. Pour eux, l'erreur est irrévocable.
Cela a souvent été le cas dans des affaires qui n'ont pas eu recours
aux nouvelles technologies d'investigation, en particulier l'ADN. Depuis 1973, 119 personnes dans 25 Etats américains ont été disculpées
et ont quitté le couloir de la mort.
> Dans de nombreux cas, l'accusé est indigent et doit faire
appel à des avocats commis d'office. Ils sont payés en fonction
du nombre de dossiers défendus et n'hésitent pas à bâcler le travail
pour gagner plus d'argent. De plus, les procédures de recours sont
extrêmement coûteuses et de nombreux condamnés à mort y renoncent,
faute d'argent.
> La torture et la cruauté sont mauvaises. Certaines exécutions
sont bâclées, en particulier la méthode de l'injection létale aux
Etats-Unis. Selon l'association Amnesty International, ces ratés sont
souvent dû à l'absence de personnel médical qualifié pendant l'exécution.
Ainsi, le personnel pénitentiaire prend parfois des mesures extrêmes,
comme de lacérer les bras des prisonniers lorsqu'ils ont de la peine
à localiser une veine pour la perfusion, causant des douleurs supplémentaires
au condamné, au seuil de la mort. Même les détenus qui meurent immédiatement
souffrent d'une angoisse prolongée précédant l'exécution. D'autres
méthodes d'exécution comme la chaise électrique, le gaz ou la pendaison
peuvent durer de longues minutes, elles n'ont pas été conçues pour
atténuer la douleur.
> La race de l'accusé peut influencer le verdict. Si l'on
observe le tissu démographique américain, les proportions ethniques
ne sont pas respectées dans le couloir de la mort où les afro-américains
sont proportionnellement plus représentés que les blancs.
> La peine de mort n'est pas plus dissuasive que la prison à
vie. Cet argument se vérifie en particulier dans les Etats américains
qui ont réintroduit la peine de mort sans constater de diminution
de la criminalité. Un autre argument prétend que les criminels qui
s'attendent à être condamnés à mort sont plus sujets à l'usage de
la violence, s'épargnant ainsi l'enfermement à vie. Le rapport 2003
du FBI démontre que le Sud des Etats-Unis, qui regroupe à lui seul
80% des exécutions capitales, demeure la région où le taux de criminalité
est le plus élevé du pays. A l'inverse, le Nord-est du pays, qui concentre
moins de 1% des exécutions capitales américaines, présente le plus
faible taux de criminalité.
85%des experts des académies de criminologie américaines réfutent
l'aspect dissuasif de la peine de mort. En 1995, une étude menée parmi
les responsables des corps de la police américaine démontre qu'une
majorité d'entre eux ne croit pas à l'efficacité de la peine de mort
et à son rôle prétendument dissuasif.
Question : Quelles sont les mesures à prendre pour réduire la violence
criminelle ?
- Se concentrer sur les crimes liés à la drogue (31%)
- Une meilleure économie, plus d'emplois (17%)
- Simplifier les procédures et les textes judiciaires (16%)
- Allonger les peines de prison (15%)
- Augmenter les effectifs de police (10%)
- Réduire la vente d'armes (3%)
- Etendre l'usage de la peine de mort (1%)
> Il est acquis que le peine de mort affecte psychologiquement
les personnes qui y participent (les " bourreaux "), pouvant parfois
atteindre gravement leur santé physique et psychologique. L'argument
veut que lorsque la peine de mort n'est pas absolument nécessaire
pour défendre la société, la société n'a pas le droit de demander
au personnel pénitentiaire de mettre ainsi sa santé mentale en danger.
> La peine de mort réfute la possibilité de réhabilitation et
de deuxième chance. Certains prétendent que le système judiciaire
a pour mission d'éduquer et de corriger les personnes reconnues coupables
de crimes. Un homme exécuté n'est pas un homme à qui la société a
offert une deuxième chance. Une variante chrétienne de cet argument
affirme que personne ne peut se placer au-dessus du Salut et que personne
n'a le pouvoir de juger la capacité d'un homme à se racheter.
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