Historique
C'est le docteur personnel de Hitler, Karl Band, qui suggéra le premier,
dans son Programme d'Euthanasie T-4, d'exécuter des prisonniers en
leur injectant par intraveineuse des doses mortelles de poison. Cette
méthode fut notamment utilisée dans le camp de concentration de Auschwitz.
Les Etats-Unis furent le deuxième pays à faire usage
de l'injection létale en tant que méthode d'exécution. Initialement
proposée en 1888 par J. Mount Bleyer à New York, elle fut d'abord
rejetée. En 1977, le Dr Stanley Deutsch relança le débat et l'injection
létale fut finalement adoptée au Texas, qui devint le premier Etat
américain à faire usage de cette méthode d'exécution.
Le premier condamné américain de l'histoire qui reçut une injection
par piqûre intraveineuse fut Charlie Brooks, exécuté le 7 décembre
1982 au Texas. Il mit 7 minutes à mourir.
L'Etat de l'Oklahoma suivit le Texas et autorisa l'injection létale
en 1997. Aujourd'hui, 37 des 38 Etats américains qui pratiquent la
peine de mort exécutent les prisonniers par injection létale (seul
le Nebraska fait encore exclusivement usage de la chaise électrique)
L'injection létale fut considérée " plus humaine " que les autres
modes d'exécution, qui furent interdits dans la plupart des Etats
concernés.
L'injection létale dans le monde
Aujourd'hui, la méthode s'est répandue en dehors des Etats-Unis. En
1997, elle est autorisée en République populaire de Chine, au Guatemala
en 1998 et en Philippines en 1999. D'autres pays ont adopté cette
méthode mais n'en font pas usage dans la pratique.
Procédure d'exécution par injection létale
Deux cathéters sont insérés sur chacun des bras du prisonnier. Seule
une perfusion sert à la transmission du poison mortel, la deuxième
est placée préventivement, en cas d'échec de la première injection.
La première drogue est censée détendre le détenu et le plonger dans
un état d'inconscience, le temps que les deux autres produits fassent
effet. Parfois dosée de manière excessive, son effet s'en trouve annulé.
Le détenu est peut-être abruti, mais il reste parfaitement conscient.
De plus, on sait que lorsqu'un goutte à goutte défile trop vite, le
produit brûle les veines. L'injection massive de ce produit doit être
insoutenable.
La deuxième drogue est destinée à arrêter tous les muscles, sauf le
cœur. Cela cause une paralysie musculaire qui écrase le diaphragme.
Le détenu donne l'impression de dormir mais, en réalité, il suffoque.
La paralysie l'empêche de le manifester.
La troisième drogue arrête le cœur. Le détenu sent une brûlure dans
tout le circuit veineux et décède finalement d'un arrêt cardiaque.
La procédure complète d'exécution peut durer jusqu'à 45 minutes. A
compter de la première injection, le condamné meurt généralement en
moins de 7 minutes.
Après l'exécution, le cadavre du prisonnier reste dans les murs de
la prison, administrativement déposé dans un cimetière où l'on autorise
depuis peu l'inscription du nom des prisonniers sur une simple croix
blanche, à côté de leur numéro de matricule.
De nombreux accidents
Dès la première injection, certains détenus ont manifesté de violentes
réactions, probablement dues au dosage du produit. Contorsions, convulsions
; certains témoins se sont évanouis tandis le personnel pénitentiaire
tirait les rideaux pour les empêcher de voir la suite.
Pour éviter de pareilles réactions, désormais, à titre préventif,
on administre un anti-histaminique au condamné, avant la première
injection.
Le cas Tommie Smith
Le 20 juillet 1996 dans l'Indiana, Tommie Smith va être exécuté par
injection létale.
Le chargé d'exécution tente, pendant seize minutes de trouver une
veine dans le bras du condamné qui reste parfaitement conscient. Le
gardien appelle alors un médecin qui essaie à son tour d'enfoncer
une aiguille dans le cou du condamné, sans succèe. Au bout de trente-six
minutes, Tommie Smith meurt.
Le poison lui a été injecté directement dans le cœur.
Une méthode contestée par le corps médical américain
De nombreux médecins américains affirment que les États qui autorisent
l'injection létale se mettent hors la loi, puisque les trois produits
mortels utilisés devraient uniquement être administrés par des personnes
habilitées - ce qui n'est pas le cas. Certes, un médecin introduit
le cathéter dans la veine, mais la machine qui distribue les doses
est de l'autre côté du mur. Les drogues ne sont pas injectées manuellement.
Trois fonctionnaires appuient sur un bouton et l'injection est automatique.
Aucun moniteur d'observation ne surveille le détenu durant la procédure
d'exécution et personne ne sait ce que l'anesthésie provoque réellement
dans le corps du condamné.
Le Serment d'Hippocrate ainsi que Le Code d'Ethique de l'Association
médicale américaine, qui promulguent la défense de la vie à n'importe
quel prix, interdisent aux médecins de participer à des exécutions.
Cependant, une présence médicale est obligatoire à la fin de la procédure,
pour la déclaration officielle de l'heure de la mort du condamné.
Méthodes d'exécution :
Injection létale
Electrocution
Chambre à gaz
Pendaison
Peloton d'exécution
Voir aussi : Modes
d'exécution par Etat